L'acidification des océans

Chaque année, l'océan absorbe au moins un quart du dioxyde de carbone (CO₂) rejeté dans l'atmosphère par la combustion des combustibles fossiles, la production de ciment et les changements d'affectation des sols. Cela conduit à l’acidification des océans. Cette évaluation représente la première évaluation OSPAR de l'acidification des océans dans l'Atlantique du Nord-Est et traite des tendances et de la variabilité, des projections de l'acidification future, des impacts sur les écosystèmes et les services écosystémiques, ainsi que de l'atténuation et de l'adaptation. Les principales conclusions sont présentées ci-dessous.

1. L'acidification des océans a été observée dans toutes les Régions OSPAR au cours des dernières décennies. Elle devrait se poursuivre et même s'accélérer dans le cadre des scénarios d'émissions de dioxyde de carbone (CO₂) les plus élevés.  
2. La vitesse à laquelle l'acidification des océans se produit varie géographiquement et dans toute la colonne d'eau. Cette variabilité est particulièrement évidente dans les environnements côtiers en raison des interactions complexes des processus physiques, chimiques et biologiques locaux.
3. L'acidification des océans est une menace majeure pour les espèces et les écosystèmes marins, avec des conséquences directes sur les services écosystémiques. Les études sur les impacts biologiques ont indiqué que les effets de l'acidification des océans entraîneront des changements évidents dans la structure, la distribution et la capacité de fonctionnement des organismes.
4. Les espèces et les habitats menacés et/ou en déclin, par exemple les récifs coralliens d'eau froide Lophelia pertusa, sont particulièrement vulnérables à l'évolution des conditions environnementales, notamment à l'acidification des océans, et des éléments indiquent que certaines espèces importantes sur le plan commercial pourraient également être affectées par ces effets.
5. Les effets de l'acidification des océans interagissent avec d'autres pressions dues aux changements environnementaux et aux interactions écologiques. La capacité des espèces à s'adapter à l'acidification des océans dépendra du rythme des changements environnementaux, des processus évolutifs et, pour la plupart des espèces, de la variation génétique actuelle.
6. Nous devons améliorer notre compréhension des tendances, de la variabilité, des forces motrices et de l'impact écologique de l'acidification des océans. Cela nécessite une surveillance et une intégration des données mieux harmonisées et mieux adaptées, une intégration plus poussée des observations et des produits de la modélisation, ainsi qu'un effort de recherche continu et multisectoriel pour mieux prévoir les impacts.
7. Les mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique sont souvent efficaces pour lutter contre l'acidification des océans, mais certaines des mesures proposées peuvent également aggraver l'acidification des océans et ses conséquences.